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CONFERENCE DE PRESSE DE RENTREE

Soumis par editorea le mer, 2022/07/09 - 09:27

Seaska a choisi les nouveaux locaux de l'ikastola de Ciboure pour faire le point sur la rentrée 2022.

Le maire de la commune M. Eneko Aldana-Douat, le président et le directeur de l'ikastola Kaskarotenea de Ciboure, MM. Xabi Biscay et Iraun Zabaleta ainsi que le président de Seaska, M. Peio Jorajuria, y pnt participé.

Après les mots de bienvenue prononcé par le maire de Ciboure et le président de l'ikatola, Peio Jorajuria, le président de Seaska a chaleureusement remercié la municipalité qui a permis l'installation de l'ikastola dans les locaux de l'ancienne école de la Croix Rouge

"Croyez-moi, c’est avec un plaisir particulier que nous tenons cette conférence de presse aujourd’hui ici, dans la nouvelle Kaskarotenea ikastola de Ziburu, dans des locaux publics. Quel immense travail, combien de discussions, combien de luttes, afin qu’un droit fondamental soit respecté : la possibilité pour nos enfants d’apprendre en langue basque 

Merci au maire Eneko Aldana. Dès votre prise de fonctions, vous vous êtes saisi du dossier de l’ikastola. Alors que nous étions partis sur l’idée de relocaliser l’ikastola dans un autre endroit, le regroupement des écoles publiques a ouvert cette possibilité, et la mairie a su s’en saisir. Après 7 ans de batailles, vous avez su trouver une solution en deux ans, et l’effort consenti pour l’ikastola et l’euskara est remarquable.

Milesker de tout cœur aux familles de Kaskarotenea ikastola. Devant l’irrationalité vous avez su rester dignes et exemplaires. Nous devons remercier également l’ensemble des ikastola et des citoyens d’Euskal Herri pour leur soutien. Sans ce soutien, la chaloupe Kaskarotenea ne serait jamais arrivée à bon port. Aujourd’hui que la petite chaloupe a grandi et que Kaskarotenea devient un joli navire, n’oublions pas le chemin parcouru.

Ikastola de Ciboure 2022

Pourquoi est-ce si difficile de vivre en basque ? Jusqu'où devons nous nous battre pour que les droits de nos enfants soient respectés ?

En ce jour nous sommes très heureux à Ziburu . Mais nous sommes également très inquiets quant à la situation de Beskoitzeko Ikastola. Au XXIème siècle, il y a encore une commune au Pays Basque, où la maire et son équipe s’opposent au développement de l’ikastola et de

l’euskara. Ils trouveront mille excuses, mais la question est simple, le droit des enfants de Briscous et des villages alentours à apprendre en euskara à l’ikastola.

Comme à Ciboure, ce n’est qu’une question de temps pour qu’à Briscous aussi les enfants aient une ikastola digne. Nous sommes prêts à mettre toutes nos forces dans ce sens.»

 

Immersion linguistique

A la rentrée 2021 nous étions en pleine crise sanitaire du Covid et l'épée du Conseil Constitutionnel planait sur nos têtes. Nous nous sommes battus et le gouvernement a dû faire marche arrière dans son intention de détruire le système immersif. Au mois de décembre la circulaire nous a donné une certaine sécurité, même si elle reste précaire.

Grâce au travail que nous avons mené, nous sommes très heureux que dans l’école publique de Larrau les enfants puissent apprendre en euskara en classe, et que l’école publique d'Irissarri entame l’immersion dans les classes élémentaires. Ecoles publiques bilingues, écoles privées bilingues, et bien entendu les ikastola, l’euskara a besoin de tous.

 

Examens en langue basque

Même si nous avons momentanément repoussé les attaques contre l’immersion, comme vous le savez le dernier mandat a été marqué par un recul concernant les examens en langue basque. Aucune matière ne plus être présentée en langue basque dans les épreuves finales du Baccalauréat, et le Brevet n’est plus entièrement en euskara comme auparavant.

Ces dernières années, nous n’avons pas manqué de dénoncer ce recul, par des rassemblements, des manifestations, des chaînes humaines et des occupations. Nous avons encore tous en tête les images de juin dernier ou le gouvernement a répondu par la force aux revendications légitimes des parents, enseignants et élèves de Seaska.

Le 12 juillet, lors de la remise des notes des corrections en basque du brevet, le président de la Communauté Pays basque Jean-René Etchegaray a souligné la légitimité de notre demande et nous à inviter à continuer à lutter jusqu’à l’obtention du respect de ce droit. L’après-midi même nous apprenions que les parlementaires du Pays Basque nord étaient invités au ministère le 14 septembre afin d’évoquer la question des examens en euskara.

Par la suite, nous avons entendu les propos du ministre Pap N’Diaye. A l’écouter, on pourrait penser qu’il compte bien mettre fin à la lutte contre les langues au au non-sens des mesures de ces dernières années, et que nous sommes sur le chemin d’obtenir que le Baccalauréat et le Brevet puissent être passés en basque. Sûrement pas !

Deux courriers provenant de l’administration nous enlèvent tout optimisme. Après les déclarations du ministre, le 27 juillet nous avons reçu un courrier de la part de la DGESCO. Comme si ces derniers mois rien ne s’était passé au Pays Basque, la demande du Bac en Basque est tout simplement refusée. Par ailleurs, fin août, tous les collèges ont reçu une “circulaire d’orientation” de la rectrice Anne Bisagni-Faure sur l’enseignement bilingue dans les collèges. Nous ne savons pas dans quelle planète réside Madame la Rectrice, mais elle fait comme si l’immersion n’existait pas, comme si la circulaire sur les langues du 18 décembre 2021 n’existait pas, limitant la possibilité de l’enseignement bilingue à 50% du temps scolaire...

C’est dans ce contexte que se déroulera la réunion du 14 septembre. Etant donné que nous ne sommes pas invités, ce sera à l’OPLB, aux sénateurs et aux députés de faire entendre la voix du Pays basque à Paris. Est-ce que Paris continuera à refuser ce que les élus de ce pays demandent tous d’une même voix ?

 

4200 élèves

Même si ces dernières années les naissances diminuent - selon le DASEN il y a chaque année un milliers d’élèves scolarisés en Béarn et Pays Basque - les ikastola continuent leur développement. Le 1er septembre 4 166 élèves ont fait leur rentrée dans les ikastola, depuis la maternelle jusqu’au lycée, 102 élèves de plus que l’an dernier. Ces prochains jours, les enfants de 2 ans feront leur rentrée à leur rythme, pour atteindre les 4 200 élèves dans les 38 ikastola.

Le nombre est stable dans les primaires (+28 élèves). Nous pouvons souligner la progression des petites ikastola : nous avons ouvert l’ikastola Xarnegu de Bardos avec 4 élèves l’an dernier, ils seront désormais 11. L’ikastola de Ahetze-Arbona passe de 7 à 12 élèves et Bokaleko ikastola double le nombre d’élèves passant de 10 à 22. C’est l’ikastola de Ciboure qui connaît la plus grande progression en primaire (67 élèves contre 49 en 2021). Qu’on le veuille ou non, la qualité des locaux joue sur la scolarisation des enfants.

Dans les collèges les chiffres progressent de 18 élèves, et le lycée fait un bond en avant de 56 élèves passant de 394 élèves à 450.

Malgré la baisse de natalité, malgré les menaces contre les ikastola et l’immersion, de plus en plus d’habitants font le pari de l’ikastola. Parce qu'à ce jour seule les ikastola offrent un enseignement en euskara depuis la maternelle jusqu’au lycée, en classe et en dehors des classes. Notre objectif n’est pas que les enfants apprennent le basque, mais bien qu'ils apprennent en basque pour être bascophones.