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SOUTIEN A L'IKASTOLA DE BRISCOUS

Soumis par editorea le mar, 2022/04/10 - 09:55

Ikastola de Briscous : l’ancien maire dénonce « une trahison » de ses successeurs

Par Pierre Penin - SUD OUEST

Pierre Diratchette revient sur son combat pour implanter l’école. La maire actuelle, Fabienne Ayensa, était son adjointe : « Elle était d’accord ». Mais les parents pointent aujourd’hui un exécutif qui ne voudrait plus de l’ikastola

Mardi, des parents de l’ikastola de Briscous ont brandi des banderoles à l’entrée de la commune pour dénoncer les conditions d’accueil des 54 élèves de l’établissement associatif d’enseignement en basque. Ils pointent des entraves de la municipalité à leurs projets de développement.

Soit la construction d’une école « en dur », sur l’emplacement communal où des préfabriqués sont devenus une solution trop précaire. L’ancien maire, Pierre Diratchette, entre dans le débat pour dire son incompréhension devant le blocage du dossier par ces successeurs. C’est le reproche formulé par les parents, étayé d’échanges écrits avec la Mairie.

« Je ne suis pas un basquisant », introduit l’ex-premier magistrat. « Je suis un défenseur des langues. Parce qu’elles sont notre seul vrai lien avec le monde. » Cette conviction l’a conduit dans une véritable bataille pour l’implantation de l’ikastola, en 2014. « Vos archives sont pleines d’articles là-dessus. À l’époque, le préfet Pierre-André Durand m’a mis au tribunal administratif. On a trouvé une solution avec le sous-préfet Patrick Dalennes. Ça a été un combat. »

Pierre Diratchette ne mâche pas ses mots : il voit dans la situation actuelle « une trahison de ce combat et des décisions que nous avons prises ensemble ». Car celle qui lui a succédé aux commandes de la commune, Fabienne Ayensa, était son adjointe en 2014.

« L’accueil de l’ikastola n’a pas été une question consensuelle, mais une majorité s’était dessinée en sa faveur. Elle était d’accord. » Et d’ajouter qu’ « on pouvait imaginer dès l’origine que les installations deviendraient un jour trop petites ».

Les parents reprochent aux élus locaux d’empiler les contraintes à dessein, de laisser traîner le dossier jusqu’à épuisement. « Je ne comprends pas », souffle encore l’ancien maire. « Ce sont des enfants du village. » Pas exclusivement, ce serait une des réserves municipales. « Et alors ? Ce sont des enfants du coin, qui jouent au foot ensemble le week-end. C’est toujours de la vie pour le village de 2 700 habitants. Doit- on se bunkériser ? »

« Il faut se parler »

Pierre Diratchette relève aussi que la fédération des ikastolas Seaska s’engage à payer une construction pérenne, qui reviendrait à la collectivité au terme d’un bail emphytéotique. « On connaît le sérieux de Seaska, on peut se fier à son engagement. Ça coûtera peu à la commune. » Il cite l’autre école privée de Briscous, confessionnelle celle-là. « La vérité, c’est que les municipalités sont bien contentes d’avoir aussi ces établissements qu’elles n’ont pas à construire, ni à financer. C’est une école de plus, une sorte de variété scolaire qui coûte peu à la commune. »

Il n’y a plus de dialogue entre les tenants d’une ikastola bien ancrée à Briscous et les élus. Pierre Diratchette le déplore. « Il faut se parler », invite-t-il. Il « supplie » même « madame le maire de recevoir Seaska et de sortir par le haut de cette affaire ».

 

Une vieille histoire

Au bout d’un parcours compliqué, la commune de Briscous permettait l’installation d’une ikastola sur un terrain communal. C’était en 2014, sous la municipalité de Pierre Diratchette. D’abord, 13 élèves, accueillis dans un préfabriqué. Les rentrées sont passées et les effectifs ont grandi. Deux nouveaux préfabriqués vont permettre d’assurer l’essentiel.

Mais dès 2017, les parents d’élèves forment le projet d’une construction en dur et mieux adaptée à  leurs  besoins. Le dossier somnolera jus- qu’en 2020. Après l’élection de Fabienne Ayensa à la tête de la commune, les parents relancent l’idée. Ce sera le début d’un délitement progressif des relations entre l’ikastola et la Mairie. Cette dernière dit un « oui » de principe que les parents pensent aujourd’hui de façade. Quatre réunions ont lieu depuis l’élection. Les parents pointent les conditions posées par l’exécutif local (construction sur l’emprise actuelle, limitation du nombre d’élèves, de l’accès à la cantine…) selon eux fait pour engluer leur dessein. Aujourd’hui, l’ikastola réunit 54 enfants.

« Sud Ouest » a tenté en vain de donner la parole à la municipalité de Briscous

SudOuest Beskoitze 2022.10.03