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MANIFESTATION À BORDEAUX

Soumis par editorea le mar, 2022/15/11 - 15:57

Près d’un millier d’élèves de Seaska ont occupé le parvis des Droits-de-l'Homme à Bordeaux lundi 14 novembre pour l’obtention du droit de passer les examens en langue basque.

« C'est tout naturellement que je vous apporte mon soutien aujourd'hui afin que vous puissiez présenter les épreuves du baccalauréat et du brevet dans votre langue d’apprentissage, l’euskara [...] J'espère que votre demande sera entendue, au rectorat comme à Paris », a déclaré Pierre Hurmic, le maire de Bordeaux, originaire de Saint-Palais. Sur le parvis des Droits-de-l’Homme, ils étaient plus d’un millier d'élèves de Seaska pour demander le passage des examens en basque le lundi 14 novembre.

Depuis le lieu symbolique de la manifestation, le premier édile EE-LV de Bordeaux a rappelé l’article 2 de la Déclaration des droits de l’Homme de 1948 : « Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la présente déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion, d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation. »

Les élèves et les professeurs des collèges de Seaska ont fait l'aller-retour dans la journée pour réclamer le droit de passer les épreuves du brevet en basque, comme c’était le cas avant 2018. Au lycée, avant la réforme de l'examen en 2021, les élèves du lycée Bernat-Etxepare de Bayonne pouvaient passer les examens d’histoire-géographie et de maths en euskara. Mais l'autorisation a été supprimée cette année. De surcroît, alors que les inscriptions au bac se clôturent ce lundi 14 novembre, la fédération d’enseignement immersif ne sait toujours pas si les élèves de terminale pourront passer le grand oral en langue basque, comme la loi les y autorise pourtant. « Nous ne cesserons pas de nous battre tant que nos droits ne seront pas respectés. Quelle est cette démocratie qui interdit à nos enfants de s’exprimer et d’écrire dans leur langue ? », interroge Peio Jorajuria, président de Seaska.

En attente d’une réponse du ministère de l’Éducation, le millier de manifestants a donné de la voix dans le centre-ville bordelais en entonnant le slogan « Azterketak euskaraz » (les examens en basque). Cependant, la chaîne humaine initialement prévue entre le parvis des-Droits-de-l’Homme et le Rectorat a finalement été annulée pour des raisons de sécurité à cause de travaux sur le trajet.

De midi jusqu'à environ 13h30, les élèves, professeurs et autres défenseurs de la langue basque ont investi le parvis avec plusieurs animations. Accompagnés d'une txaranga, composée d'élèves du lycée Bernat-Etxepare, certains ont dansé le banako, le fandango ou l’arin-arin, applaudis par leurs camarades de classe, avant les prises de parole de Pierre Hurmic et du président de Seaska Peio Jorajuria. Le conseiller régional et ancien président de l'Office public de la langue basque Mathieu Bergé était également présent. 

Les élèves, principaux concernés, ont également eu leur mot à dire. Rap, bertsu, musique rock… à leur manière, ils ont dénoncé « la discrimination que subissent les élèves de Seaska ». Les vingt bus mobilisés ont repris la route du Pays Basque aux alentours de 14 heures. 

 

 

Bordale