Nous avons enfin reçu les dotations pour la prochaine rentrée. En novembre dernier, nous avons informé le ministère de nos besoins de postes d'enseignant-es supplémentaires. En janvier, nous nous sommes réunis à Paris. Nous attendions une réponse en mars, mais les informations sur les postes nous sont parvenues ce week-end.
Au nouveau collège Kattalin Elizalde de Senpere, après avoir ouvert, la 6ème, 5ème et la 4ème les années précédentes, nous ouvrirons la 3ème en septembre. Compte tenu que nous avons 39 élèves, nous aurons besoin deux divisions (classes). Or le ministère ne nous a même pas octroyé de quoi ouvrir une classe : au lieu des 3.68 postes pour ouvrir deux divisions (2x1,84 postes), il nous faudrait faire avec une seule classe et avec seulement 1.6 postes.
Est-ce que l’Education nationale pense vraiment qu’il est possible à un enseignant de faire classe face à 39 élèves de 14-15 ans ?
A Larceveau, le collège Manex Erdozaintzi Etxart va avoir besoin d'une division de plus en 3ème, pour éviter avec 69 élèves d’avoir 34-35 élèves par classe. Ils nous ont accepté l’ouverture de la nouvelle division, mais là aussi avec une dotation insuffisante, avec 1.6 postes au lieu des 1.84 postes nécessaires pour une classe. Sans compléter la dotation horaire par classe, nous n’aurons pas assez de postes pour toutes les matières.
Quelle est selon Paris, la matière que nous ne devons plus enseigner ?
Au collège Estitxu Robles à Bayonne, nous avons besoin d’une classe supplémentaire en 6ème. Mais là aucune dotation n’a été octroyée. En 6ème le seuil de dédoublement est fixé à 28 élèves. Le ministère voudrait qu’avec 66 élèves attendus, on fasse avec deux classes de 33 élèves.
Inacceptable !

Au primaire, les choses sont plus simples… Aucune des 33 écoles primaires de Seaska n’obtiendra de postes supplémentaires. Zéro ! Ils ne nous attribuent pas toutes les décharges de direction, ils nous refusent des enseignant-es spécialisé(e)s pour l'inclusion et des conseiller(e)s pédagogiques. Nous avons absolument besoin de ces postes supports. Nous avons dans les différentes ikastola plus de 30 notifications d’inclusion collective. Sans ces postes, les conditions minimales d'enseignement pour les élèves et les enseignant-es ne seront pas remplies.
La ministre Elisabeth Borne ne cesse d’évoquer la Santé à l’Ecole https://www.education.gouv.fr/lancement-des-assises-de-la-sante- scolaire-449995 Mais il nous faut des moyens, au-delà des déclarations d’intentions.
Cette situation suscite angoisse et inquiétude. C'est un manque de respect envers nos élèves et nos familles.
On nous parle de changement de discours à Paris. Mais les paroles ne suffisent pas et nous avons besoin d’actes. Nous ne pouvons l’accepter.
De plus, tout cela intervient au moment où certaines de nos ikastola sont contrôlées. Il nous semble normal d’être inspecté pour s’assurer que notre travail est bien réalisé, cela fait partie de nos devoirs. Mais il nous faut aussi disposer des moyens dont nous avons un cruel besoin.
Par ailleurs, notre accord avec le Ministère de l'Education et l'Office Public de la Langue Basque est caduc depuis 2022. Rien n'a avancé pour que les examens du Baccalauréat soient en euskara.
Comme annoncé à Herri Urrats, ce vendredi 23 mai à 17h aura lieu la IIIe édition de la Danborrada des Ikastola, dans les rues de Bayonne. Ce sera une Danborrada géante, et nous serons des milliers pour exiger les postes d'enseignants qui nous reviennent, et moins de mépris.
Bureau exécutif de Seaska
