Ont participé à la conférence de presse Pantxika Fagoaga & Anne Pagola du Bureau du collège "Kattalin Elizalde" Michel Bidegain & Iñaki Lekuona président et directeur du collège "Kattalin Elizalde" et Peio Jorajuria président de Seaska
Bienvenue
Par Michel Bidegain
Bonjour, et bienvenue à l’ikastola Kattalin Elizalde. Nous sommes ravis de voir que ce qui n’était qu’un rêve il y a quelques mois, est devenu une réalité. Les premiers mouvements de terre ont commencé en janvier dernier, aujourd’hui c’est à peine croyable de voir ce beau bâtiment. Nous avons encore des points à améliorer, comme le transport, mais nous sommes tout de même très contents.
Nous tenons à remercier toutes celles et ceux qui se sont impliqués dans ce projet, la commission Egoitzak, la fédération des ikastola d’Euskal Herri, et tous ceux qui ont fait que ceci soit possible.
C’est un collège qui accueille les enfants d’Arrangoitze, Basusarri, Ahetze, Azkaine, Senpere, Sara, Zuraide, Ainhoa, Urdazuri eta Zugarramurdi. Nous avons commencé avec 82 élèves de 6ième et de 5ième et les prochaines années nous devrions dépasser les 150 élèves, et ainsi aller vers la deuxième phase de travaux.
Rentrée de Seaska
Par Peio Jorajuria
Bienvenue à la 39. ikastola de Seaska, la 114ème ikastola de l’ensemble d’Euskal Herri. Tout d’abord je tiens à féliciter les parents qui ont été les premiers à croire en ce projet, puisqu’ils ont décidé d’inscrire leurs enfants au collège, alors qu’ils n’avaient aucune certitude sur l’avancement du chantier. Mais comme tu l’as dit, les parents de Ikastolen Egoitzak ont fait un travail fabuleux et l’entreprise Etchart a honoré ses engagements. Merci d’avoir, 4 siècles plus tard redonné vie à celle qui avait été injustement condamnée, Kattalin Elizalde, et par ce que vous allez faire revivre l’euskara dans la vallée.
Nous devons remercier également tous ceux qui avaient bravé la pluie et les inondations pour venir à Herri Urrats, et tous ceux qui, ne pouvant se déplacer, nous ont fait des dons. C’est aussi grâce à eux si nous avons aujourd’hui un collège à Saint-Pée.
Les 82 enfants de Kattalin Elizalde se joindront aux autres enfants des ikastola. Lundi, ce sont 4 170 élèves qui ont fait leur rentrée dans les ikastola. Même nombre que l’année dernière, (+4 élèves). En cours d’année, on devrait dépasser les 4 200 élèves avec l’entrée de 70 enfants de deux ans.
A titre d’exemple nous tenons à souligner le développement des ikastola autour de Bayonne, comme à Oihana ikastola avec 155 élèves (+18), Baiona Polo avec 71 (+4), Angelu 126 (+6) ou Hiriburu 104 (+5).
En Pays Basque intérieur, il est à souligner la dynamique de ces dernières années de l’ikastola d’Amikuze qui dépasse les 100 élèves pour la première fois avec 106 enfants (+6).
Dans les collèges les effectifs ont augmenté de 40 élèves, et au lycée de 25 (475 élèves). Cependant compte tenu de la natalité en baisse et de la pression foncière sur la côte labourdine, de plus en plus de familles vont vivre vers l’intérieur des terres. Cette situation se fait ressentir ces dernières années notamment dans les ikastola d’Hendaia et Donibane Lohizune.
Les défis de 2024
Tout d’abord nous devons finaliser cette première tranche de travaux, avec le complexe sportif, la cuisine et quelques salles de classe. Tout sera fin prêt avant noël. Par ailleurs, nous devons régler la question du terrain. Je tiens à rectifier quelques inexactitudes. Il n’a jamais été question que nous obtenions le terrain gratuitement. Avec l’ancien maire nous nous étions mis d’accord sur un bail emphytéotique. Mais le Préfet a fait savoir à la commune que le bail n’est pas possible et qu’elle devra nous vendre le terrain. La commune devra donc nous vendre le terrain et nous devrons l’acheter. Nous devons nous mettre d’accord sur le prix et les modalités de paiement. Par ailleurs, l’ancien maire Dominique Idiart nous avait demandé de faire une salle de sport. Au lieu du petit mur-à-gauche que nous avons fait dans les autres collèges, nous avons fait une immense salle de sport, aux dimensions réglementaires d’un terrain de handball, afin que le Spuc club local puisse l’utiliser les week end et jours fériés. Nous devrons donc nous mettre également d’accord sur le loyer à payer par la mairie pour l’utilisation de ses locaux. Avec de la bonne volonté de part et d’autre, il n’y aura pas de souci pour trouver une solution.
Par ailleurs, nous avons déposé un permis pour créer une ikastola en dur à Briscous, dont nous attendons une réponse avant la fin de l’année.
Concernant les sujets en lien avec l’enseignement, la Convention entre l’Office Public de la langue Basque et l'Education nationale a pris fin en juin 2022. L’année dernière nous avons eu deux rencontres, mais nos demandes sont toujours sans réponse. Nous souhaitons particulièrement avancer sur la question du Baccalauréat en basque et sur la possibilité d’avoir des enseignants spécialisés au même titre que les autres filières. Emmanuel Macron était hier en Béarn une nouvelle fois, cette fois-ci accompagné du ministre Gabriel Attal, mais ce dernier n’avait pas de temps pour nous recevoir.
Après les reculs du ministre Jean Michel Blanquer, un passage éclair de Pap Ndaye dont aucune réunion n’a été possible avec son cabinet ; il a néanmoins rétabli le Brevet en euskara. Espérons que Gabriel Attal ouvrira une voie de communication, compte tenu des sujets que nous avons à aborder avec le ministère, sujets qui concernent Seaska, mais également l’enseignement par immersion.
La résidence Ariztia
Comme vous le savez, nous avons créé la résidence Ariztia cet été pour accueillir des saisonniers. Ce fut une expérience très intéressante et très rude à la fois. Nous pensions que nous allions accueillir des jeunes saisonniers venus travailler l’été. Mais dès le début nous nous sommes rendus compte que c’était surtout un hôtel social. Nous avons rencontré une partie des personnes qui vivent dans la misère et en marge de la société. Pendant deux mois, nous avons connu l’envers de la belle carte postale du Pays Basque. Des personnes d’un certain âge mis à la porte de leur logement afin que les propriétaires tirent le plus grand bénéfice des semaines d’été, des personnes qui ont un emploi mais qui n'ont pas de toit, des réfugiés ukrainiens, des étranger venus chercher du travail, etc. A vrai dire, nous n’étions pas prêts à accueillir ce public.
Economiquement nous devrions arriver à combler les frais de personnel et de matériel engagés, par des aides du Conseil Régional et du ministère du travail. Mais aujourd’hui nous ne sommes pas prêts à rééditer une telle expérience, sans conditions minimales, sans aides des services sociaux. Nous ferons le bilan ces prochains jours avec les pouvoirs publics. Le besoin est bien là, mais il revient aux pouvoirs publics de répondre à ce besoin en y mettant les moyens. Nous, nous sommes une école, une association de parents. Nous avons la meilleure volonté, mais pour un projet de cette envergure des conditions minimales doivent être assurées.