Le slogan « Brebeta euskaraz » (« le brevet en basque ») est plus que jamais d'actualité. Réunis le mardi 11 mai au collège Piarres Larzabal de Ciboure, enseignants, parents et membres du conseil municipal de Ciboure ont revendiqué le droit des élèves à rédiger en langue basque les épreuves du brevet, qui se tiendront les 28 et 29 juin prochains.
Ils ont appelé à des rassemblements le mercredi 19 mai prochain à 12h15, en quatre points du territoire : à Bayonne, sur le pont Saint-Esprit, à Cambo, au rond-point du collège Xalbador, au rond-point de Larceveau, ainsi qu'à Urrugne, devant le siège de la Communauté Sud Pays Basque.
Des droits bafoués
Dans un communiqué commun, la communauté éducative des quatre collèges de la fédération Seaska fait part de son inquiétude : « Le droit de nos élèves à composer dans la langue d'apprentissage leur est retiré ». En effet, cette année « encore », les chefs d'établissements ont reçu un message leur rappelant que « conformément à la réglementation en vigueur, deux disciplines uniquement peuvent être effectuées en langue régionale : histoire-géographie (pour les élèves de 3e en sections bilingues français-langue régionale et mathématiques (pour les élèves en immersion) ».
Pourtant, rappelle Seaska, depuis la réforme des collèges de 2016, les sciences (physique-chimie, technologie et sciences et vie de la Terre) ont été ajoutées aux épreuves écrites du diplôme national du brevet (DNB) aux côtés du français, des mathématiques et de l'histoire-géographie. « Contre toute logique, la même mesure n'est pas appliquée lors de l'épreuve des sciences (…). Si la première année les copies avaient été corrigées, dès l'année suivante elles ont été confisquées pour être envoyées à Bordeaux et corrigées par des inspecteurs pédagogiques non bascophones » observe la fédération.
Incohérence
Le combat pour la composition des épreuves du brevet en basque remonte aux années 1990. Grâce à la mobilisation menée à l'époque, les élèves de Seaska et ceux des réseaux public et privé bilingues ont obtenu de pouvoir composer le DNB en basque, à l'exception bien entendu de l'épreuve de français. Mais il faudra attendre 1994 pour que les copies de mathématiques et d'histoire-géo composées en basque soient corrigées.
La fédération Seaska juge la situation « d'autant plus révoltante » que la loi censée protéger les langues territoriales de l'État français a été récemment approuvée au Parlement. L'association appelle à une série de mobilisations pour « déplorer l'injustice et l'incohérence que vivent les élèves des ikastola et de la filière bilingue » et tenter de « dénouer la situation ».